Mêlée Numérique 2023 – Partie 2

Conférence Mêlée 2023 couleur

Table des matières

Voici la seconde partie de mon compte rendu de la Mêlée Numérique. Ici, j’y résume les conférences portant sur la numérisation des services publics, l’accessibilité et les logiciels libres

Vous pouvez retrouver la première partie dans cet article.


L’accessibilité numérique dans l’UX/UI design

L’UX, ou User Experience, est l’étude et amélioration du vécu des utilisateurices par rapport à un service (pas forcément numérique). L’UI, pour User Interface, est le design visuel du service.

L’accessibilité numérique repose sur 4 principes.
La perceptibilité : comment le service peut être appréhendé via les sous-titres, les légendes, les contrastes…
L’utilisabilité : est-ce que la navigation est fluide, peut-elle se faire par clavier ou commande vocale ?
La compréhensibilité : avec des textes clairs, des formulaires simples à utiliser…
La robustesse : le service peut-il être utilisé sur téléphone, avec une mauvaise connexion, avec des outils peu conventionnels ?

L’animatrice a rappelé que l’accessibilité améliore le SEO d’un site et donc le nombre de ventes potentielles.

Il existe diverses manières d’intégrer de l’accessibilité dans l’UX d’un site. Par exemple, des contrastes suffisants entre les différentes couleurs et des textes alternatifs dans les images sont utiles pour les personnes aveugles et malvoyantes. Une structure de site simple facilite la navigation et évite de se perdre dans les menus. De la même manière, des textes simples et clairs, avec des phrases courtes sont un plus.

Si le sujet vous intéresse, j’ai rédigé un article qui liste des conseils et ressources d’accessibilité.


Automatiser l’accessibilité numérique

La table ronde a commencé par un rappel : le handicap est situationnel et peut toucher tout le monde.

Plusieurs référentiels existent pour encadrer l’accessibilité : le WCAG et le RGAA. Ils permettent d’avoir une unicité des contenus pour une vérification plus aisée.

Aujourd’hui 90% des sites web en France sont inaccessibles. Ce chiffre est confirmé par plusieurs organismes publics et privés.

Début 2024, la déclaration d’accessibilité sera obligatoire pour les sites institutionnels et des grandes entreprises.

L’automatisation peut donc être une manière rapide et simple d’améliorer l’accessibilité.

On peut par exemple automatiser la vérification du code, détecter les erreurs de contraste et rappeler les oublis de textes alternatifs.

Il y a malheureusement des limites. Actuellement, on ne peut automatiser l’audit que de 25% des critères du WCAG. Notamment, la vérification de la pertinence des textes alternatifs ou l’audit des applications sont impossibles.

L’IA essaie d’améliorer l’efficacité de l’automatisation pour mieux comprendre certains contextes, mais c’est encore loin de suffire. La vérification manuelle est donc indispensable, mais l’automatisation va continuer de s’améliorer au fil des ans.


Territoires intelligents et durables

Le numérique s’est inséré partout dans nos vies, et les collectivités locales ne sont pas épargnées. Malheureusement, les métropoles et les territoires ruraux ne sont pas logés à la même enseigne.

En zone rurale, comme dans le Gers, les priorités sont l’installation globale du haut débit et la lutte contre l’illectronisme. Pour cela, plusieurs solutions sont mises en place comme le recrutement de conseiller-es numériques, la formation des agent-es et l’implication citoyenne dans les décisions.

Il y a tout de même un sentiment d’abandon par l’État et les fournisseurs numériques. En effet, les subventions nationales ont eu tendance à baisser ces dernières années, et les zones rurales doivent payer l’installation de la fibre alors qu’elle est offerte aux métropoles. Pourtant, il faut rappeler que la majorité de l’électricité en France est produite dans les campagnes.

Les villages n’ayant pas de directions des systèmes informatiques (DSI) se rassemblent pour mutualiser leurs ressources et compétences. Ils peuvent ainsi envoyer des appels d’offres communs pour structurer leurs services numériques.

Les partenariats avec le privé ont eu du mal à fonctionner au début car les agent-es et usager-es n’ont pas été pris en compte dans les décisions, générant de la friction et des disparités locales.

Aujourd’hui, on tend plus vers une approche hybride entre numérique et physique, moins techno-centrée. La logique recherchée est “utile, utilisable, utilisé”. La formation des équipes et l’avis du public sont désormais prioritaires. En résumé, le numérique est un outil, pas une fin en soi.

Les nouveaux tiers lieux créés aident aussi à attirer des entreprises et à lutter contre la problématique des cités dortoirs. Mais il faut faire attention à ne pas se transformer en métropoles ni à abuser du numérique.


La modernisation du service public

A Toulouse Métropole, la majorité du budget numérique est dédié aux outils de travail internes. Il existe tout de même plus de 150 téléservices accessibles aux usager-es.

Les enquêtes publiques montrent en revanche que le public est en demande d’un retour partiel au physique. Il faut aussi rappeler que 16 millions (près d’un tiers) des Francais-es sont en difficulté avec le numérique.

La numérisation des services internes et publics se sont fait trop vite et sans réfléchir aux besoins réels. Aujourd’hui, avant de numériser un service on se questionne sur son utilité et sa difficulté de mise en place. On prend en compte l’acculturation des utilisateurices en priorité.

Des maisons de services et accompagnement ainsi que des ateliers de co-construction ont donc été mis en place. Plusieurs services ont également été simplifiés, on note par exemple la fusion des sites de Toulouse et Toulouse Métropole. La création d’un compte utilisateurice unique pour tous les téléservices d’une ville facilite leur démocratisation.

En zone rurale, notamment en Aveyron, il y a souvent un seul agent par ville ou village. Le département vient donc en soutien pour homogénéiser et simplifier les usages. Et les téléservices permettent de pallier le manque de personnel et les horaires de disponibilité limités. La mutualisation à l’échelle de communautés de communes sert ici aussi à faciliter cette modernisation.


L’utilisation des logiciels libres en entreprise

Les logiciels libres sont des services qui reposent sur un code accessible à toustes, la gratuité et la modification participative. On peut par exemple citer Linux, Firefox, WordPress, NextCloud ou les outils Framasoft. Différentes licences (le cadre d’utilisation) existent pour le libre. L’obligation de citer le nom du service ou l’interdiction de l’utiliser pour un usage commercial notamment.

Il peut être intéressant d’envisager les logiciels libres dans son entreprise

Pour adopter le libre, il y a plusieurs étapes nécessaires : lister ses besoins pour choisir le service le plus adapter. Une fois le choix fait, il faudra accompagner le changement dans l’entreprise. En effet, beaucoup de personnes sont habituées aux logiciels fermés (comme Windows ou la suite Office) et auront du mal à passer à un autre service. Enfin, une contribution financière, le signalement d’erreurs ou la rédaction de documentation sont toujours les bienvenues.

Pour choisir son outil (libre ou pas), j’ai rédigé un tutoriel étape par étape.


J’espère que résumé aura été intéressant et utile. Je n’ai évidemment pas pu couvrir toutes les conférences de l’évènement, puisque certaines avaient lieu en même temps. Je me suis concentrée sur les conférences se centrant sur les thématiques qui m’intéressent, me tiennent à coeur ou qui font partie des services que je propose.

N’hésitez pas à me dire en commentaire si vous avez assisté à d’autres conférences récemment qui vous ont marquées !

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