Mêlée Numérique 2022 – Partie 2

photo table ronde mêlée numérique 2022

Table des matières

Voici la deuxième partie de mon compte-rendu de la Mêlée Numérique.

Dans mon précédent article, je parlais des conférences autour des thématiques de l’inclusivité et du numérique responsable. Aujourd’hui, je me concentrerai sur la thématique des TPE/PME : faire sa transformation numérique, bien choisir des prestataires, créer un site et une présence sur les réseaux sociaux efficaces.

Bonne lecture !


Introduction de la journée transformation numérique des TPE/PME

Les intervenant-es rappellent que beaucoup d’entreprises n’avaient pas entamé leur transformation numérique et ont été en difficulté pendant le confinement. Le résultat se fait voir : 66% des TPE françaises ont des sites en 2021 contre 37% en 2020 selon France Num.

Actuellement, 54% des TPE/PME ne sont pas informatisées pour leur gestion de caisse et d’administratif car beaucoup sont éloignées des logiques du numérique. La volonté est présente, mais avec une efficacité faible par manque de temps et de compétences techniques. La formation et l’évangélisation sont donc des axes importants.

Le représentant de la CCI Occitanie explique que les entreprises ressentent de la frustration car la plupart des outils numériques classiques sont incompatibles avec les logiciels de caisse par exemple. On note l’absence d’un véritable écosystème offrant une solution aux TPE qui voudraient entamer leur transition numérique mais ne savent pas comment s’y mettre.


Engager ses collaborateurs dans la transformation numérique de l’entreprise

Alix Howard – SQLI Toulouse
Amélie Gagnier – Freelance
Mousiliw Asimiu – McAgile

Lorsqu’une entreprise entame sa transition numérique, il est important de se rappeler que certain-es employé-es seront en difficulté et face à leurs peurs et méconnaissances. Il faut prévoir une formation complète et des temps de discussion afin de lever les freins.

Le passage au numérique peut être difficile, mais apporte aussi des avantages : gain de temps, facilitation des démarches administratives, centralisation des informations…

L’autogestion et les méthodes agiles peuvent aider à autonomiser les équipes et à les impliquer. Un projet évolutif impliquant tout le monde sera mieux reçu et plus efficace sur le long terme qu’une décision unilatérale qui sera imposée.

Un effet de bord intéressant de la transformation numérique est la mise en relation des différents services. Plusieurs entreprises ont constaté que des équipes qui travaillaient pas du tout ensemble avant la numérisation se sont mises à communiquer pendant et après le projet.


Comment mal choisir son prestataire numérique ?

Catherine Epstein – Conseil et formation en marketing digital
Michele Jolain – MCT Plus formation (cliente de Catherine Epstein)
Lilian Fourcadier – CCI Tarn et Occitanie

Pour les prestataires, la présence sur les réseaux sociaux est une bonne manière de trouver des clients en se montrant comme expert-e de son domaine.

Pour une entreprise, sous-traiter ses activités numériques permet d’avoir une personne compétente sur un poste technique et chronophage. Mais il faut faire attention d’avoir une relation claire entre le client et le prestataire pour éviter les frictions.

On peut être tenté de déléguer sa présence numérique à un-e stagiaire ou alternant-e pour réduire les coûts, mais c’est dangereux. Les apprenti-es sont là pour apprendre de leurs tuteurices, iels n’auront donc pas les compétences nécessaires en cas de difficulté.

Comment faire si on n’a pas de budget ? Il faut prioriser les besoins, se concentrer sur celui qui est le plus urgent ou nécessaire. Catherine Epstein conseille de se concentrer en priorité sur la clientèle et ses besoins : service après-vente, e-shop, community management… On peut aussi se poser la question inverse “Combien cela va-t-il me coûter si je ne suis pas en ligne ?”

Les CCI peuvent également donner des informations sur les aides publiques disponibles.

La plupart des prestations numériques ont un retour sur investissement facile à mesurer. On peut compter le nombre de prises de contacts ou achats faits sur le site et sur les réseaux sociaux. Pour l’informatisation et la cybersécurité, c’est plus complexe, mais on peut constater le gain de temps et le confort de travail.

Du côté prestataire, il y a un travail de pédagogie à faire pour justifier ses proposition. L’objectif est la montée en compétence du client pour que le pilotage se passe bien. Une relation de confiance est nécessaire.

Les CCI d’Occitanie ont constaté que les entreprises avaient une mauvaise connaissance des prestataires numérique de la région. Elles ont donc créé l’annuaire Presta Numérique pour les inciter à choisir un sous-traitant local.

Recommandations de la CCI pour choisir un prestataire

  • Consulter au moins 3 prestataires pour sa demande. Cela permet de comparer les prix, les services, la qualité de l’offre et de faire un choix éclairé.
  • Choisir un prestataire avec qui on a un bon feeling, une relation de confiance, des valeurs communes.
  • Favoriser un prestataire qui sera proche géographiquement, les rencontres seront plus faciles à organiser.
  • Prendre des précautions dès le début et penser à la fin de la prestation. Qui gardera quel document en cas de rupture ? Cela évitera de perdre des informations et documents en cas de fin de contrat (codes d’accès, fichiers source…).
  • Mettre en place un contrat clair et aussi exhaustif que possible.
  • Ne pas faire un projet numérique dans l’urgence. Il vaut mieux prendre le temps de la réflexion plutôt que perdre du temps et de l’argent à devoir refaire ensuite.
  • Éviter les prestataires qui sont trop généralistes, pas assez spécialisés. C’est pratique d’avoir un seul contact pour plusieurs types de missions, mais il y aura probablement une perte de qualité.
  • Attention aux technologies propriétaires, qui permettent moins de libertés. Attention aussi aux “étoiles filantes” qui se concentrent sur les effets de mode plutôt que sur le fond de votre besoin.
  • Les avis clients sur les sites ou pages Google des prestataires sont un bon indicateur de la qualité de leur travail.

Comment perdre ses abonnés en 10 leçons ?

Julie Exposito – Community manager freelance
Rémi Hasard – Agence Social Quarter
Nassim Amisse – Eagle eye digital
Syril Tiar – Agence Syril Digital

L’idéal est de commencer par créer un persona de sa clientèle rêvée et d’écrire avec cette audience en tête. Nos followers doivent surtout être des personnes à qui on veut vendre nos produits.

Une technique simple est aussi de réfléchir à quels contenus on aime voir, et à comment on aimerait être contacté commercialement.

Le contenu sur les réseaux sociaux doit être régulier, mais surtout pertinent et avec une valeur ajoutée. Certains algorithmes de réseaux sociaux augmentent la visibilité des comptes qui postent le plus souvent, mais attention à ne pas favoriser la quantité à la qualité.

Réfléchir à la pertinence de nos publications permet de se déstresser par rapport à la régularité. Il vaut mieux éviter le “post Wikipédia” qui est informatif mais beaucoup trop impersonnel. On ajoute sa touche personnelle, même sur une définition ou un partage d’actualité.

Avec la révolution de TikTok dont l’algorithme fonctionne sur recommandations, les publications sont de plus en plus vues par des personnes non abonnées. Il ne faut donc pas partir du principe que votre audience vous connait déjà.

Lors de la préparation du calendrier éditorial, il faut hiérarchiser les publications. On intercale les posts importants qui nécessitent de la visibilité avec d’autres servant surtout à l’animation.

Chaque nouvelle publication réduit la portée de la précédente, il vaut donc mieux éviter de poster trop souvent.

Il est important de mettre en place une procédure et des habitudes de communication pour protéger son e-réputation : suivre les messages de clients et prospects pour y répondre rapidement. Cela permettra aussi d’identifier les potentiels ambassadeurs de la marque.

Pour savoir comment fonctionnent les réseaux sociaux et les algorithmes, il est indispensable de faire de la veille quotidiennement. Il n’y a malheureusement pas de documentation exhaustive sur le fonctionnement des réseaux sociaux. Les community managers testent en réel avec leurs clients, et se renseignent sur des médias spécialisés. Les comptes officiels des réseaux sociaux permettent d’obtenir des informations sur les tendances et nouvelles fonctionnalités.

Les statistiques (analytics) sont importantes pour mesurer l’efficacité de notre stratégie. Attention à ne pas tomber dans la logique “je vais poster ce que l’algorithme attend de moi” et continuer à poster ce qui nous semble pertinent. Il vaut mieux suivre les stats sur le long terme plutôt que sous chaque post.

Pour bien communiquer, surtout par mail, il faut segmenter et catégoriser son audience pour adapter le message selon les besoins. Dès le formulaire de contact, on peut ajouter des questions qui permettent de mieux connaître ses abonné-es.


Un site web c’est bien, un site responsable c’est mieux

Margaux Ruiz – Pickbeam
Alexandrine Pantz – Légapôle Avocat
Virginie Vélu et Audrey Vicarini – AU2VI
Pascal Bravo – Pascal Bravo Conseil

Le sujet du web responsable a malheureusement été surtout survolé, mais les focus sur l’aspect légal et sur le SEO* ont été très enrichissants.

78% des utilisateurs font une recherche en ligne avant de faire un achat. La visibilité est la première raison de la présence en ligne. Le site est la carte de visite, souvent le premier contact avec un prospect. Il doit donc être à notre image et montrer notre expertise.

Il est relativement facile de créer un site aujourd’hui, de nombreux outils no-code* permettent de faire un site, une newsletter… Mais les pros créeront un site plus visible (SEO) et efficace, iels pourront aussi avoir une meilleure expertise sur les analytics.

Focus légal

Le contenu d’un site est de la responsabilité de son éditeur. Dès qu’on ajoute des modules au simple site vitrine (formulaire, e-commerce, compte client…), les CGU et mentions légales deviennent plus complexes. Il faut respecter les articles du RGPD, décider qui est responsable des données en cas de contrôle ou de litige.

Les sites du gouvernement et Legifrance sont les ressources principales pour les informations légales. On peut aussi suivre les blogs et réseaux sociaux d’avocat-es spécialisé-es dans le domaine qui nous intéresse.

Depuis quelques mois, une loi a codifié les données et considère que les services gratuits sont payés par les utilisateurices qui consentent à leur fournir leurs données.

Bonnes pratiques écoresponsables

  • Le numérique est le troisième consommateur d’énergie au monde. Impossible de faire un site 0 émission, mais on peut faire au mieux pour limiter l’utilisation de ressources.
  • Concevoir le site en réfléchissant aux besoins réels pour éviter les pages et éléments inutiles.
  • Faire un site avec un minimum d’éléments : peu d’images et vidéos, pas de pop up ou d’animations… La sobriété est revenue à la mode ces dernières années.
  • Éviter les services d’hébergement à distance qui alourdissent les sites en devant charger du contenu externe.
  • Compresser les photos et documents qu’on veut mettre en ligne.
  • Quand on a un blog depuis un bout de temps, penser à retirer les articles obsolètes de temps en temps pour ne pas avoir trop de pages.
  • Test de consommation carbone du site : https://www.websitecarbon.com
  • Test d’efficacité du site : https://pagespeed.web.dev

Bonnes pratiques SEO

  • Plus il y a des sites externes qui renvoient vers notre site, mieux il est référencé. Ne pas hésiter à le relayer sur les réseaux sociaux.
  • Rédiger un contenu régulier qui utilise des mots-clé pertinents, tenir un blog ou une page d’actualités.
  • Il est moins pertinent aujourd’hui de répéter de nombreuses fois le même mot-clé dans une page.
  • Utiliser des mots-clé spécifiques, moins demandés que les mots-clé généralistes et donc plus efficaces
  • Ne pas utiliser le nom de ses concurrents pour le référencement naturel ou payant au risque de s’exposer au retrait de notre annonce en cas de réclamation
  • Si on a une page Google My Business (fiche établissement), avoir des avis positifs et répondre aux questions aide aussi au référencement.
  • 70% des utilisateurs de Google ne cliquent pas sur les annonces sponsorisées donc le SEA* n’est pas une solution magique.

Conclusion

Ces différents échanges m’ont confirmé la nécessité de proposer aux petites structures des solutions qui leurs sont adaptées et prennent en compte leurs spécificités.

Comme je le disais dans mon précédent article, les sujets ont été assez peu creusés, mais plusieurs piqûres de rappel m’ont été plus qu’utiles. Je ressors donc de cette édition de la Mêlée Numérique avec de nouvelles ressources pour mon usage au quotidien et que je pourrai proposer à ma clientèle.

J’espère que ce compte-rendu personnel d’un évènement pro vous aura intéressé, voire même appris quelques nouvelles notions. N’hésitez pas à venir échanger avec moi si vous avez des questions ou si vous étiez également à la Mêlée et souhaitez discuter d’une des conférences !

Lexique

No-Code : Méthode de développement numérique qui ne nécessite pas de connaissance en langage informatique (ou code). La plupart des outils de blog ou de newsletters fonctionnent en no-code.

SEO : Pour Search engine optimization, on l’appelle aussi le référencement naturel. Ensemble de techniques qui permettent à un site d’être mieux positionné dans les résultats d’un moteur de recherche.

SEA : Pour Search engine advertising, aussi appelé référencement payant.

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